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Textes

Par Adrien Goudier (Artiste peintre)

Zim pour Simon. Plus qu’un diminutif ou encore un alias d’artiste, je vois dans ce « Zim » une urgence qui ne peut s’encombrer de lettres supplémentaires et de ces quelques secondes superflues à les oraliser. Comme un besoin vital d’aller vite pour ne rien rater de ce qui se joue autour de nous, d’en voir le maximum et de ne pas en perdre une miette…et c’est précisément ce que l’artiste nous offre au travers de son travail, il nous propose ce que par habitude ou peut-être lassitude, nous ne regardons plus. Il accompagne notre regard, capte pour nous toute la beauté d’une scène de vie furtive, la poésie qui s’en dégage et ces histoires presque « dérobées » à leurs protagonistes. Mais surtout, il nous accorde une éternité d’acrylique pour redécouvrir nos contemporains. Car finalement quand Simon devient Zim, il se dépêche pour que nous puissions prendre notre temps.
Le travail de l’artiste nous invite je le cite, « à déceler l’extra dans l’ordinaire ». Et il le fait avec brio. Une peinture crue, frontale et direct dans la pure tradition du mouvement du Réalisme, magnifiée par une technique et une approche du sujet largement éprouvées sur les bancs de l’académie des Beaux-Arts de Bordeaux. Tout dans l’œuvre de Zim nous parle « vrai ». Le sujet bien sûr, ces « tranches de vie » du quotidien, mais aussi la façon de les peindre. Cette volonté d’aller à l’essentiel, d’éviter les détours artistiques, souvent de trop, pour aller au plus près des acteurs du tableau et de nous faire ressentir leurs émotions. Découvrir ce tableau « Discussion sur un banc » et en fermant les yeux, entendre la conversation de ces deux femmes assises ou encore se sentir impatient devant « En attendant le tramway » de peur qu’il ne soit en retard pour nous aussi. Les œuvres de Zim nous parlent car elles nous sont concrètes, elles parlent de nos vies. Elles nous parlent.
Comme le photographe Martin Parr avant lui, Zim devient par son œuvre le miroir de nos vies, de nos intimités. D’ailleurs il existe dans le travail de Zim une dimension résolument empreinte à l’art de la photographie je trouve. Déjà ce côté de vouloir « emprisonner » par la peinture un instantané de vie, d’en figer le souvenir. Également par le choix des formats de ses œuvres, souvent carrés et petits…comme des polaroids ! Découvrir cette superbe série « Rerum Memoria », illustrations en noir et blanc (Zim s’étant également tourné vers le dessin narratif à l’école d’Art Appliqué Pivaut de Nantes) qui semblent tout droit sortir d’un album photo de famille des années 1920… Zim, un photographe vernaculaire qui préfère avoir les mains tachées de peinture ?
Vous l’aurez compris, Zim est un artisan du vivant, du concret, du réel. Mais c’est bien Platon qui clôturera ce texte mieux que moi : « La beauté c’est la splendeur du vrai ». Alors, merci Zim pour ton travail. Merci. Pour de vrai.

2021, exposition à la cave Mahatsa à Saint-Pée-sur-Nivelle

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